Une étude récente de l’Observatoire régional de la santé montre une inquiétante augmentation de la mortalité infantile en Île-de-France depuis 2012. Cette hausse est dix fois plus importante que celle observée à l’échelle nationale. Quels sont les facteurs qui expliquent cette situation et quelles mesures peuvent être prises pour y remédier ?
Des chiffres alarmants pour l’Île-de-France
Les décès infantiles franciliens représentent un peu plus d’un quart de l’ensemble des décès des nourrissons de moins d’un an à l’échelle de l’Hexagone. En 2020, le taux de mortalité infantile en France était de 3,58 décès pour 1 000 naissances vivantes, alors qu’il atteignait 3,3‰ en moyenne en Europe. Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne, alors qu’elle était l’une des plus basses d’Europe à la fin du XXe siècle.
Taux de survie plus faible en France pour les grands prématurés
- Les progrès de la médecine permettent aux bébés grands prématurés de naître en vie et non mort-nés.
- L’âge plus élevé des femmes à la maternité induit davantage de naissances à risque.
- Les naissances multiples, en hausse, puis sur un plateau élevé jusqu’en 2018 avant de décroître légèrement, accroissent également le nombre de naissances à risque.
- La santé périnatale connaissait une évolution préoccupante de certains indicateurs.
Facteurs explicatifs spécifiques à l’Île-de-France
Si la mortalité infantile augmente globalement en France, il est important de comprendre pourquoi cette hausse est particulièrement marquée en Île-de-France. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :
- Des inégalités sociales et territoriales plus importantes en Île-de-France, qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé des mères et des nourrissons. Les conditions de vie, l’accès aux soins et la qualité de l’environnement sont autant de facteurs pouvant influencer la mortalité infantile.
- Un manque de places en maternité dans certaines zones, qui peut entraîner des difficultés d’accès aux soins pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. Cela peut notamment impacter les prises en charge des grossesses à risque et des grands prématurés.
- Un taux d’occupation élevé des services de néonatalogie, qui peut limiter la qualité des soins prodigués aux nouveau-nés en situation critique.
Pistes d’amélioration pour réduire la mortalité infantile
Afin de lutter contre ce fléau, plusieurs mesures pourraient être mises en place :
- Renforcer la prévention et l’accompagnement des femmes enceintes, notamment pour les grossesses à risque. Cela passe par une meilleure information sur les facteurs de risque, un suivi médical adapté et un soutien psychologique si nécessaire.
- Améliorer l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables, en développant des dispositifs spécifiques pour les personnes en situation de précarité et en favorisant l’égalité d’accès aux maternités et aux services de néonatalogie.
- Investir dans les infrastructures et les équipements médicaux, afin de garantir des prises en charge optimales pour les nouveau-nés nécessitant des soins intensifs ou spécialisés.
En conclusion, la hausse inquiétante de la mortalité infantile en Île-de-France appelle à une mobilisation collective pour renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins et garantir des conditions de vie et de santé optimales pour les mères et les nourrissons. Les pouvoirs publics, les professionnels de santé et les associations doivent travailler main dans la main pour inverser cette tendance et protéger les générations futures.